Montalcino a maintenant sa nouvelle griffe
– Ces robes et ces vestes sont superbes, Renata. C’est donc vous qui avez créé la plupart d’entre elles ?
– Ma sœur et moi, oui. Ces sacs et ces foulards sont également de notre cru.
– Ah oui ? C’est donc de famille, ce talent…
– Je le crains, Katharina.
Les yeux grand ouverts, je faisais le tour de la Sartoria Principe, boutique de mode que je venais de découvrir au cœur du bourg viticole de Montalcino. Cet espace avait été occupé par un fleuriste pendant de nombreuses années. Petite parenthèse : vous vous souvenez peut-être de la Sartoria Trabalza, ce tailleur installé dans le charmant petit village de Bevagna, en Ombrie, et dont je vous ai entretenu dans un billet précédent…
Située sur la place centrale de Montalcino, la Sartoria Principe est gérée par deux sœurs, Renata et Gabriella Principe, avec qui j’ai eu le plaisir de converser assez longuement. Selon leur propre dire, elles doivent à leur mère, couturière hors pair, d’être devenues l’une et l’autre des créatrices de mode passionnées de leur métier.
Lorsque Renata a su que le fleuriste de la piazza centrale allait fermer ses portes, elle a sauté sur l’occasion. Elle rêvait, depuis quelque temps déjà, d’avoir sa propre boutique où elle proposerait à la vente ses créations personnelles : chemisiers en soie, vestes de cachemire, écharpes et foulards, sacs et pulls en lin…
Les tissus de grande qualité que Renata et Gabriella utilisent pour les articles qu’elles conçoivent – ces étoffes Busatti que j’adore, par exemple, – proviennent tous des meilleurs manufacturiers italiens. Tous les vêtements et accessoires qu’on peut trouver dans leur boutique sont créés, avec l’aide d’artisans locaux, à partir de ces différents textiles. Les sœurs Principe se sont entourées d’une équipe d’environ douze collaboratrices, toutes hautement qualifiées : couturières, tisserandes, crocheteuses, boutonnières. Il y a même une artiste, m’a confié Gabriella, qui peint à la main certaines des robes – selon une technique que je n’avais jamais vue auparavant !
– J’hésite entre le chemisier bleu et le chemisier blanc… Qu’en pensez-vous, Renata ?
– Faites-vous plaisir et prenez les deux, Katharina…
– C’est ça, poussez-moi au crime !