Mes conversations avec les propriétaires : Francesca Papafava, 2ème partie

Dans un  billet précédent – que vous avez peut-être lu, chers lecteurs et lectrices – j’avais entamé un entretien personnel avec Francesca Papafava, propriétaire du domaine de Frassanelle. Nous avions surtout évoqué, lors de cette conversation, certains des chapitres de l’histoire de Frassanelle ainsi que quelques fragments de la vie familiale de Francesca.

Katharina : Combien de personnes travaillent en ce moment à Frassanelle, et depuis combien de temps ?

Francesca: Nous avons actuellement neuf employés. Le plus âgé d’entre eux, notre jardinier, a 75 ans !

Quel type de relation entretenez-vous avec eux ?

Je les considère un peu comme mes « associés ».

Pouvez-vous me les décrire un peu ?

Eh bien, certains d’entre eux viennent de l’étranger. Saba, par exemple, qui est avec nous depuis le début, est éthiopienne. Elle s’occupait de mon fils lorsqu’il était enfant. Elle sait vraiment comment s’y prendre avec les enfants ; elle joue volontiers avec eux et exhale toujours la bonne humeur. En plus, elle sait faire les frites et les escalopes milanaises comme personne. Plusieurs de mes invités la ramèneraient bien avec eux à la maison ! Je pense que certains d’entre eux, en tout cas, reviennent parce qu’ils sont ravis de la retrouver. Et de retrouver Anna également, notre réceptionniste, à qui rien n’échappe ici au domaine. Quand un invité a un problème avec quoi que ce soit, elle sait toujours trouver la solution.

Lequel de vos invités vous a laissé le pire souvenir ?

Un homme qui venait d’Allemagne et qui se plaignait tout le temps : « La porte de la salle de bain ne se verrouille pas ! Il n’y a pas de clé, de verrou ! » C’était à l’époque où je commençais à louer des chambres ; je n’avais pas d’expérience. Je lui ai répondu du tac au tac. Il était vraiment hors de lui.

Lequel de vos invités vous a le plus surprise ?

Un collectionneur d’art français et son épouse étaient venus passer quelques jours ici. Il a fallu que nous changions pour eux la literie : ils ne dormaient tous les deux que sur une peau de chèvre !

Je pense aussi à cette famille russe qui vient séjourner ici chaque année depuis six ans. Lorsque leur plus jeune enfant a eu quatre ans, ils l’ont inscrit à l’examen d’entrée de l’Ecole de musique de Moscou. La mère m’a écrit pour me dire qu’ils ne viendraient à Frassanelle que si un piano pouvait être mis à leur disposition. Heureux hasard, on venait juste à ce moment-là de nous faire cadeau d’un piano. Après ses vacances à Frassanelle, la famille est rentrée à Moscou, l’enfant a réussi son examen d’entrée, et depuis il a gagné des concours de musique à travers le monde. Ils reviennent passer deux semaines ici chaque année, depuis maintenant sept ans, et le piano revit chaque fois magnifiquement sous les doigts agiles du jeune musicien.

Qu’attendez-vous ou qu’espérez-vous de vos invités ?

D’abord, que Frassanelle leur plaise autant qu’à moi, et qu’ils apprécient ce que nous faisons pour eux, même les petites choses. Des critiques constructives qui nous permettent d’améliorer nos services sont également les bienvenues.

Les Italiens ont inventé les banques. Comment avez-vous vécu la crise de l’euro ?

Oh la la! Je viens de terminer le remboursement d’un premier prêt et envisageais d’en contracter un autre pour financer de nouveaux travaux de restauration. Mais la banque m’a proposé des modalités impossibles ! D’après les spécialistes, 10 euros investis sur les marchés profitent plus à l’économie que 10 euros laissés sur un compte bancaire. Mais manifestement les banques ne semblent plus partager cet avis aujourd’hui. Je sens que je ne peux plus compter sur elles comme avant.

Si vous disposiez de l’argent nécessaire, comment transformeriez-vous Frassanelle dans vos rêves les plus fous ?

Je n’ai pas de grands rêves démesurés ; j’ai plutôt les pieds sur terre. Je souhaiterais simplement que Frassanelle se suffise à elle-même. L’agriculture biologique m’intéresse – fruits, légumes. Je possèderais deux ou trois vaches, quelques chèvres, pour pouvoir produire de la viande et du lait de qualité. Je transformerais peut-être Frassanelle en hôtel également. J’adorerais proposer à mes invités des concerts, du théâtre et de la grande cuisine, comme on le faisait autrefois dans les villas du Veneto. J’aimerais aussi inviter des artistes étrangers, gérer ma propre entreprise et faire de Frassanelle un centre de vie culturelle ouvert sur le monde. Ma nombreuse famille continuerait bien sûr de s’y sentir chez elle.

Francesca, ce sont là de très beaux projets. Vous les réaliserez, j’en suis sûre.

Dans deux semaines, je vous présenterai la troisième et dernière partie de cet entretien avec Francesca.

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